Publié le 30 mars 2018
En 2008 était lancé le plan national Écophyto, affichant l’ambition de réduire de 50 % l’usage des pesticides en dix ans. À l’heure des comptes, et malgré les moyens mis en oeuvre, l’échec est patent.
Alire ci-dessous:
https://reporterre.net/Dix-ans-de-lutte-contre-les-pesticides-dix-ans-d-echec ainsi qu’
un article lié aux pesticides sur la disparition accélérée des oiseaux : ce qui ne prête pas à rire!
A suivre, des commentaires associatifs intéressants concernant la situation agricole: modèle agricole, endettement, irrigation, cartographie des cours d’eau…
« La mutation de l’agriculture française vers le modèle agro-industriel actuel a commencé bien avant la création de l’UE. Dans ce modèle, l’agriculture est une activité économique obéissant aux lois du marché (français mais aussi mondial) avec comme finalité première la création de valeur ajoutée dans un cadre de concurrence libre et non faussée. Ce modèle a conduit entre autres à l’endettement d’une fraction importante des agriculteurs (qui ne sont plus des paysans mais des entrepreneurs) alors que d’autres se gavent en compagnie des fabricants de pesticides et d’OGM.
Le désendettement des « paysans » français ne peut être, car contraire aux lois du marché (distorsion de concurrence). Même dans le cas contraire, si le désendettement n’est pas associé à l’obligation de pratiquer une véritable agriculture respectueuse de l’environnement, cela ne changera rien. Le désendettement permettra de faire de nouveaux emprunts au Crédit Agricole pour se payer de nouveaux équipements, des intrants chimiques et des semences ogm. L’argent public utilisé pour le désendettement servira donc au maintien de ce modèle.
Nous avons de nombreux exemples de mesures incitatives qui sont un flop, en plus des plans écophytos. Par exemple, lorsque les agriculteurs mettent en place une bande enherbée (non cultivée) en bordure des points d’eau dont ils sont riverains, ils peuvent alors déposer des demandes de subventions dans le cadre de la PAC pour « bonne conduite agricole et environnementale ». La plupart des agriculteurs concernés préfèrent cultiver en bordure des points d’eau plutôt que demander d’hypothétiques subventions.
Lors d’une des nombreuses conférences sur l’agriculture organisées par le gouvernement, la présidente de la FNSEA s’est plainte de la complexité de la réglementation qui affecte l’ensemble de la profession agricole et a demandé une simplification de celle-ci. Elle a été applaudie par le représentant de la Conf. Or, nous voyons bien à quoi conduit une simplification de la réglementation : développement à outrance de l’irrigation; assouplissement des règles d’utilisation des pesticides etc.
Les projets de territoire consacrés à l’irrigation agricole doivent être financés par les Agences de l’eau et les Régions (c’est à dire par les usagers de l’eau et les contribuables). Les projets qui vont être retenus sont ceux concernant les productions agricoles à « forte valeur ajoutée », le maïs dans le sud-ouest, la vigne dans le Languedoc Roussillon… On est loin de la souveraineté alimentaire, des circuits courts et du bio.
La cartographie des cours d’eau pour l’exercice de la police de l’eau et celles des zones de non traitement aux pesticides en bordure des points d’eau élaborées actuellement par les DDT(M) participent aussi à cette déréglementation demandée par la FNSEA via les chambres d’agriculture. »
Voir le texte qui va être publié par la revue « Les possibles » : pourquoi et comment sont élaborées ces cartographies, et le désastre environnemental et sanitaire qui va en découler.
http://eau34.ouvaton.org/files/articleCarto.pdf
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