Publié le 1 décembre 2019
Les variétés rendues tolérantes aux herbicides ne sont pas surveillées par les autorités, alors que la plupart sont des OGM cachés ! Communiqué
Un communiqué – Signataires : Confédération paysanne, Réseau Semences Paysannes, Amis de la Terre, Vigilance OGM 33, OGM-dangers, Vigilance OG2M, VigilanceOGM36, Vigilance OGM Pesticide 16
Communiqué de presse envoyé par la Confédération paysanne et plusieurs organisations- 28/11/19
Les variétés rendues tolérantes aux herbicides (VrTH), dénoncées comme étant pour la plupart des OGM cachés, ont fait l’objet en 2015 d’un recours de neuf organisations paysannes et de la société civile auprès du Conseil d’État pour demander leur interdiction de culture. Le Conseil d’État n’ayant toujours pas rendu sa réponse, l’avis de l’ANSES n’est pas de nature à éclairer les décideurs. Cet avis confirme que l’opacité est toujours de mise quant aux impacts des herbicides sur la santé et l’environnement, aux contaminations génétiques et aux modes d’obtention de ces variétés.
En effet, près de 5 ans après la saisine du ministère de l’Environnement, …
l’ANSES a enfin publié ce jour un avis sur les « effets indésirables potentiels en lien avec l’utilisation des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH) cultivées en France ». Le constat fait par l’agence est accablant en matière de surveillance qui se révèle défaillante, partielle et produisant des données inutilisables. Ces plantes, essentiellement du tournesol et du colza, absorbent des herbicides contenant également des coformulants comme le formaldéhyde et le métazachlore classés cancérigènes pour l’Homme. Ni les herbicides ni les coformulants ne sont recherchés dans les récoltes et les produits alimentaires, ni dans la plupart des nappes qui fournissent l’eau potable.
L’ANSES révèle que les données collectées par le plan de surveillance mis en place pour suivre les cultures VrTH sont insuffisantes pour mettre en évidence d’éventuels effets. Fournies de façon spontanée exclusivement par les vendeurs d’herbicides et de variétés tolérantes qui n’ont aucun intérêt à signaler le moindre problème, elles sont en effet bien trop lacunaires pour pouvoir être exploitées.
L’agence préconise donc une poursuite et une amélioration du plan de surveillance. Elle regrette également que les pratiques culturales n’aient pas été modifiées pour l’usage des VrTH, alors qu’il s’agissait de la motivation principale de ce plan dont la réalisation a été déléguée par les ministères aux entreprises et aux instituts techniques professionnels. Pourtant des mesures agronomiques de précaution seraient indispensables pour éviter la dissémination des gènes de tolérances aux herbicides dans l’environnement et la pollution des milieux naturels par ces mêmes herbicides.
Casser le thermomètre n’a jamais supprimé la fièvre. Les organisations signataires craignent que le manque de données fiables cache une augmentation de l’utilisation des herbicides et demandent la suspension immédiate de l’autorisation de culture de toutes les VrTH.
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