« Le monde rural marche sur la tête » : José Bové fustige l’instrumentalisation de la FNSEA et de la Coordination rurale (source Le Parisien)

Agriculture/Environnement
Publié le 27 février 2024

Il n’a pas mâché ses mots contre deux syndicats agricoles. Ce lundi, José Bové a accusé la Coordination rurale et la FNSEA d’instrumentaliser la crise qui touche actuellement le monde agricole « pour faire abolir des règles de bon sens ».

Les deux groupes ont été particulièrement visibles en ce début d’année, d’une part avec des blocages un peu partout en France, mais aussi au Salon de l’agriculture, inauguré par Emmanuel Macron samedi. Pour l’ancien porte-parole de la Confédération paysanne, le chahut réservé au président de la République était « mis en scène » et « construit depuis plusieurs jours ».

Le problème de l’OMC

« On est dans le monde à l’envers, pour le coup le monde rural marche sur la tête », a-t-il estimé sur RTL, faisant ainsi référence – mais en la détournant – à la campagne de mobilisation des agriculteurs visant à retourner les panneaux d’entrée des communes, lancée par les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA. Car, pour lui, certains des syndicats agricoles veulent « mutualiser les aides mais privatiser les bénéfices ».

Or, « ça ne peut pas marcher comme ça : il y a 20 à 25 % des agriculteurs qui sont dans une très grande souffrance et ils sont pris en otages par ceux qui sont dans le business », a-t-il accusé, visant notamment « le président de la FNSEA », qui est à la tête d’Avril Gestion, puissant groupe agroalimentaire (qui détient notamment Lesieur et Puget).

La détresse et la colère du monde agricole sont « tout à fait réelles », a-t-il insisté. « Vivre de son travail et pas des aides est une revendication juste ». Or, « les paysans ne sont absolument pas maîtres de leurs prix de vente sauf pour ceux qui ont la chance de faire de la vente directe ».

Pour José Bové, « le problème global, c’est que la Politique agricole commune est alignée sur les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ». Or, « l’agriculture, ce n’est pas comme vendre des voitures ». Il faut donc « au niveau européen avoir le courage de faire sortir ce secteur des règles de l’OMC », plaide-t-il. (article Le Parisien avec AFP)

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