Ballade à la stèle érigée contre la LGV

LGV Santé-Ecologie Ustaritz
Publié le 23 décembre 2021

Par 144 voix contre, 41 pour et 18 abstentions, tel est le résultat du vote qui s’est déroulé lors du Conseil communautaire de la Communauté d’Agglomération Pays Basque le 18 décembre dernier, entérinant ainsi la position du Pays Basque contre le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, le GPSO.

Ce résultat a ravi tous les nombreux opposants qui, depuis 30 ans, s’opposent à la réalisation de ce Grand Projet Inutile.

Ils se sont donc accordé une ballade vers la stèle érigée contre ce projet de LGV, à la fois pour marquer leur satisfaction de la position du Pays basque contre le projet actuel mais également pour l’attention qu’il faut porter aux multiples essais qui ne manqueront pas de survenir pour essayer de poursuivre ce genre de projet inutile.

(Photographies: M.Gervaise http://ace-hendaye.over-blog.fr/2021/12/19/12/21-marche-vers-la-stele-anti-lgv-de-st-pee.html)

Ainsi ceux qui n’ont pas pu participer à cette ballade peuvent en voir des extraits vidéos sur les liens Youtube suivants

Début de la ballade vers la stèle érigée contre ce projet de LGV

Arrivée à la stèle

Discours de Monsieur Pachon à la stèle

Discours V.Pachon – Après plusieurs années de tractations opaques, le projet de LGV dit « GPSO » a resurgi.

Malgré le fort rejet des populations, malgré les études indépendantes corrigeant sévèrement les estimations de trafic et de gains de temps qui conditionnaient ce projet, malgré l’avis défavorable d’une vingtaine de commissaires enquêteurs, malgré l’avis du Conseil d’Orientation des Infrastructures souhaitant l’aménagement de la voie existante à moindre coût pour un même résultat, la vanité du président de Région le conduit à tenter de passer en force. Le tout pour l’instant, chiffré à plus de 14 milliards d’euros.

Notre lutte contre ce Grand Projet Inutile et Imposé a commencé en 1992. Trente ans après nous sommes toujours là debout.

Mais nous ne sommes plus en 1992,les dommages collatéraux des années « tout TGV » se sont fait sentir et nos idées ont fait leur chemin. Inlassablement, sans relâche nous avons expliqué, démontré la pertinence de nos arguments. Il sont aujourd’hui de plus en plus partagés.

Notre indignation qu’on jugeait parfois marginale en 1992 est aujourd’hui profondément ancrée.

Aujourd’hui des institutions régionales, départementales ou locales ont accepté de se faire vider les poches par un projet destructeur. Parfois en traînant les pieds, parfois en essayant timidement de poser quelques conditions, ces collectivités ont cédé aux ordres du vieux monde. Le conseil départemental vient de répondre un « Oui si… » au plan financier du GPSO. Disons le nettement, nous préférons les « Non car… » plutôt que les « Oui si… ». En effet nous craignons fort que le « Oui si » se transforme en une obligation de payer pour toutes les phases du GPSO ensuite, comme le prévoit l’article l’article 3 du protocole de financement. Après avoir été grugés financièrement pour Tours-Bordeaux ils tendent l’autre joue naïvement ou faussement naïvement. La facture les rattrapera! et ils nous demanderons de la payer avec un air navré.

Mais l’unanimité de la croyance aveugle en un progrès qui broie les territoires se fissure.

Aujourd’hui nous saluons ici la décision courageuse de la Communauté d’Agglo du Pays Basque. Le samedi 18 décembre elle a rejeté ce principe même de la ligne nouvelle TGV.

Aujourd’hui cet acte prend en compte que le monde a changé, aujourd’hui la CAPB choisit la voie de la raison, de la nécessité d’épargner ici ce qui fait la beauté du monde pour se diriger vers un monde plus sobre et plus solidaire. Bien sûr nous savons bien qu’il y aura des balbutiements, des erreurs, mais la conscience est là qui s’enracine. C’est un acte fondateur au même titre que notre immense manifestation de Bayonne avec 130 tracteurs ouvrant la route à 15 500 manifestant(e)s. Dans cette profonde protestation est née la certitude que nous sommes capables de nous unir largement, dans un respect commun et que nous pouvons bâtir un mouvement collectif d’envergure.

Trente plus tard, au pied de cette stèle symbolisant notre détermination, nous portons toujours en nous le refus de l’injustice et de l’arrogance mais nos rangs sont plus fournis, l’indignation plus répandue et notre influence plus grande.

Le combat continue et nous ne baisserons pas les bras.

L’humeur champêtre était à ce point enthousiasmante que Pierre Recarte, responsable au CADE, a dit un texte pour A.Rousset se terminant par un poème, tant le président de région l’ inspire.

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