Publié le 31 mai 2025
Les informations sur le ferroviaire (40/64) pullulent depuis quelques semaines…Tout doit être fait pour justifier aux yeux des Sud-Landais, et surtout des Basques, la LGV du GPSO (LNSO). Si la saturation de l’existant se concrétisait, la CAPB aurait moins de raison à s’opposer au financement de la Ligne Nouvelle, se dit A.Rousset: et il s’active à le démontrer par des travaux qui génèreront plus de trafic! Le CADE démonte l’argument.
1 – Nous avons eu ainsi, par voie de presse, la confirmation que la ligne existante multi fonctions entre Dax et Bayonne (sur 40 km) faisait l’objet d’une grande attention de la part de SNCF Réseau pour un chantier qui a quelque peu « traîné » depuis 2022 – On parle de « modernisation », ce qui signifie habituellement pour ce terme d’améliorer la capacité en terme de cadencement, capacité en plus de trains à se suivre rapidement. Le changement de système d’électrification est principalement à la base de l’amélioration de la ligne, et vise à sécuriser et pérenniser la ligne quelle que soit la météorologie.
(image SNCF Réseau) Pour l’anecdote, mais non sans importance, des supports plateformes seront installés afin de sécuriser également quelques 80 nids de cigognes et pour permettre les allers et retours de ces grands oiseaux fidèles à leurs lieux de nidification! (voir les enjeux environnementaux) .
(image Sud Ouest dimanche 20/04/2025) – En chiffres actuels, et loin d’une saturation, circulent sur 2 voies en fréquentation quotidienne: 66 trains A/R (dont 10 TGV, 35 TER, 2 intercités et 19 de fret), les travaux sont effectués de nuit afin de gêner le moins possible le trafic: d’ici à 2031, et pour 190 Mns d’€ (86% SNCF Réseau/U.E subvention de 14%), il s’agit de poser 450 km de câbles et 1900 supports de caténaires (entreprises sollicitées par SNCF Réseau: C2C, ETF et TSO caténaires). Les 690 supports en ogive, historiquement connus comme « caténaires Midi » (de la Cie des Chemins de fer du Midi), datent de 1920 et sont remplacés par des structures en équerre permettant de dérouler la nouvelle caténaire. Pour en savoir plus: Modernisation de la ligne Dax-Bayonne | SNCF Réseau
Ainsi, sur ces voies déjà non saturées où le TGV passe déjà, de Dax à Bayonne, la modernisation permettra de faire passer plus de trains, certes, mais avec un meilleur cadencement, ce qui ne suffit donc pas à conforter l’argument de saturation de l’existant en 40/64 justifiant la création d’une voie nouvelle.
2 – RER Basco-Landais : un train toutes les 30 min entre Dax et Saint-Sébastien ? – Source: https://search.app/WtzL4
Le 23/05, nous pouvions lire: « D’ici 2032, le Pays basque et les Landes pourraient bénéficier d’un service ferroviaire révolutionnaire : un train toutes les 30 minutes entre Dax, Bayonne, Hendaye et Saint-Sébastien. Ce projet ambitieux prévoit de desservir 33 gares sur 260 kilomètres, avec une intégration transfrontalière inédite vers l’Espagne. » Dans cet article, nous apprenons que, depuis 2024, grâce à ce projet de RER transfrontalier, plus de trains circulent et que « Ce réseau express régional vise à fluidifier les déplacements quotidiens, réduire la pollution automobile et dynamiser les territoires concernés, tout en facilitant les échanges économiques et sociaux entre la France et le Pays basque Espagnol ».
Le RER basco-landais, un réseau métropolitain et transfrontalier (Site de la région N.A.) Ainsi le RER Basco-Landais, porté par la région N.A / Le grand Dax/ le Syndicat des Mobilités Pays Basque-Adour/ et des intercommunalités (?), sera en 2032 un transport métropolitain transfrontalier et cadencé (SERM) avec 33 gares (Tarnos s’y ajoutant). « La feuille de route adoptée par la Région et l’ensemble des partenaires précise les différents champs d’actions du projet : offre, infrastructures, matériels roulants, gares, intermodalité, tarification, planification urbaine. Elle aborde également les questions de gouvernance et de financement (?), et pourra être mise à jour au fur et à mesure de l’avancement des études avec des avenants. » Ce RER est compatible avec le fret ferroviaire, coordonné avec les réseaux urbains et inter urbains pour l’intermodalité. Un abonnement Txik Txak + TER est prévu sur plusieurs lignes de TER (51, 53 et 54).
Mais le plus intéressant quant à son rapport avec la LGV du GPSO, est sous-entendu: « il en est complémentaire« , entendez que la LGV devient indispensable si l’on veut éviter la saturation. Le raisonnement des promoteurs de la LGV va tenir à la nécessité de libérer des sillons sur la ligne existante Dax/ St Sébastien qui « risquerait » sinon d’être saturée du fait de l’ajout du RER, et ce en basculant les trains de fret sur la nouvelle ligne mixte (voyageurs/marchandises) entre Dax et Vitoria….Le CADE les voit venir! Toujours donc cette affaire de saturation! Cependant nous rappelons que:
– En 2022, il circulait entre Dax et Bayonne 48 trains (24 par sens) et 43 entre Bayonne et Hendaye (21,5 par sens)
Ainsi avec un RER cadencé toutes les demi-heures par sens ce serait 72+48= 120 trains en circulation pour une ligne dont la capacité au point le plus contraint (pont sur l’Adour) est de 240 trains.
Il reste donc bien de la place sur la ligne existante ! Ajoutons que nous sommes en faveur de la mise en place du système ERTMS que l’Europe réclame sans cesse sur les maillons transfrontaliers: cette sorte de GPS permet aux trains de se suivre avec un cadencement plus important, augmentant ainsi les capacités des voies. Ajoutons aussi qu’à plusieurs reprises les prévisions de trafic ferroviaire se sont avérées erronées afin de justifier la LGV, et que le CADE l’a maintes fois démontré dans le réel…en témoignant de l’effectivité de ce trafic, c’est à dire en comptant les trains eux-mêmes dont le nombre réel s’est toujours révélé être très en deçà des prévisions…
Le CADE, donc, ne voit toujours pas de saturation de la ligne actuelle à l’horizon! Pas certain donc que les élus de la CAPB consentent à se laisser convaincre de mettre leur part au Plan de Financement de la LGV qu’ils refusent pour le moment d’abonder, et nullement certain non plus que les populations du Sud des Landes et Pays Basque consentent maintenant au GPSO qu’ils ont rejeté massivement lors de l’Enquête publique…sur la base d’un tel argument.
A lire, en annexe à cet article du CADE, entre pessimisme calculé de communication, et optimisme débridé des décideurs:
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