Publié le 12 octobre 2024
Lors d’une communication publique médiatisée, le président de la Société de Projet du GPSO (SGPSO) concédait que son chiffre 2023 du coût de financement – 14 Mds d’€ annoncés pour les phases 1 et 2, Bordeaux / Toulouse et Bordeaux / Dax – devait être réactualisé: en effet, « le coût, estimé en 2020 avant le choc inflationniste, devrait être réévalué dans les prochains mois pour dépasser les 15 milliards d’euros. » Nous le disions, un chiffre fixé est évolutif (sic), bien fol est qui s’y fie, notamment les naïves ou inconséquentes collectivités co-financeuses!
Ceci, si tant est d’ailleurs que l’on puisse, de notre côté, donner un quelconque crédit à la réalité de leur nouveau chiffrage officieux…Rappelons aussi que pour la répartition, avec 40% aux collectivités, aucun financement européen de travaux n’est encore acquis (pour 20%), et que l’Etat (pour 40%) – dont la dette fait les gros titres – se dit désargenté! Promoteurs de la LGV « au bord de la crise de nerfs »: ils multiplient les communications, les Rousset and co, « c’est fait », « ça démarre »…Pour autant que nous sachions, c’est pourtant bien le nouveau ministre Durovray délégué aux Transports qui déclare le 03/10 selon La dépêche: « Il faut que sur les infrastructures les plus lourdes, le fer, qui engage pour des dizaines et des dizaines d’années, on ait une feuille de route qui n’impacte pas le budget de l’État comme il l’a impacté auparavant ».
Dans ce contexte, les associations opposantes s’inquiètent d’une dérive prévisible inhérente aux grands projets d’infrastructures ferroviaires ou routières et jugent utile de rappeler que ce sont les collectivités de Nouvelle-Aquitaine et Occitanie qui ont accepté de combler les « trous » du budget! Et les collectivités, ce sont les contribuables…c’est à dire nous, qui payons d’ores et déjà et de surcroît le nouvel impôt LGV en augmentation 2023/2024 (TSE sur foncier).
Avec la nouvelle du financement européen de mise à jour des études pour Dax / Espagne, l’association amie L.E.A. tente donc d’actualiser le coût estimé du GPSO: au bas mot, celui-ci serait de 23,3 Mds courants! Elle s’appuie sur les chiffres donnés officiellement par la Société de Projet. Ci-dessous, sa communication:
« À partir des données du Plan de financement GPSO signé par les collectivités locales, avec une hypothèse d’inflation par an de 2% (ce qui donne le coefficient annuel de renchérissement de 1,02) et une mise en service du tronçon Dax-Espagne en 2050 (prévision de SNCF-Réseau dans le dossier d’enquête AFSB), nous obtenons le tableau de bord suivant, avec commentaires: tableau bord gpso COUT DU FINANCEMENT
- Le coût du projet LGV Dax-Espagne (étape 3) est évalué à 9,3 Milliards d’€ courants.
- Le coût du projet GPSO (LGV Bx-Tse et LGV Bx-Espagne) est donc évalué à 23,3 Milliards d’€courants.
-Il s’agit d’un coût hors taxe (HT). Les collectivités locales qui ont signé le plan de financement devront payer leur part de TVA avant d’être remboursées un ou deux ans après par le FC TVA (Fond de Compensation TVA).
-Par ailleurs, le plan de financement indique que les frais financiers et les frais de gestion devront êtres portés par les collectivités locales seules. Pour une période de 40 ans, ces frais financiers pourraient atteindre 10% des coûts d’investissement.
-De plus, la Société de Projet SGPSO indique, en août 2023, que pour les Étapes 1 et 2, le chantier chiffré à minima à 14 Milliards d’€ en 2020 (avant le choc inflationniste) devrait être réévalué pour dépasser les 15 Milliards d’€ (site latribune.fr)
En conclusion, GPSO, comme la plupart des très grands projets, présente une explosion alarmante de son budget. »
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