Publié le 25 septembre 2025
L’ambiance n’est pas porteuse en cette rentrée pour les promoteurs du GPSO, ce qui ne nous étonne pas: à forcer un projet ayant autant d’Histoire et d’arguments contre lui, Delga et Rousset ne peuvent éviter que les oppositions perdurent! Dans cet article, nous parlons plus particulièrement des incidences environnementales du projet sur le tronçon Bordeaux/Toulouse.
1 – l’indignation des communes consultées conformément à la Loi était à son comble cet été – 20 000 pages de dossier à lire et annoter pour un avis à rendre début septembre, sur le dossier environnemental des investigations préalables à la ligne Bordeaux/ Toulouse ! Autant vous dire que les avis défavorables sont nombreux, c’est une opposition quasi collective des communes…
A suivre, ce commentaire de l’association STOP LGV Bordeaux Métropole Pour les transports du quotidien « La SGPSO peut bien envoyer ses pages de propagande (« écoconception », « ça va améliorer l’état de la biodiversité »), les communes ne sont pas dupes : avis défavorables ! Bien sûr, nous non plus nous ne sommes pas dupes de la tactique de la SGPSO, qui en plus de se payer des sondages Odoxa, va mobiliser les entreprises qui feront de la tune sur ce projet pour que l’enquête lui soit favorable (plus de 95% d’avis défavorables il y a 10 ans sur l’utilité publique, plus de 92% d’avis défavorables sur l’enquête publique environnementale des AFSB) mais le résultat restera le même : à part les privilégiés des métropoles et de quelques villes où les LGVs s’arrêtent, le reste de la population ne bénéficie pas de ces infrastructures voire en souffre et en souffrira.«
voir en clair: Article SO Avis syndicat du Ciron
3 – Bien plus important (si l’on juge sur le caractère obligatoire, et non seulement consultatif) est l’avis du CNPN – Conseil National de Protection de la Nature – Et celui-ci est également défavorable! Il était saisi pour une demande de dérogation pour l’autorisation environnementale du chantier de la LGV Bordeaux/Toulouse. Sont reprochés: le « manque de précision de variantes alternatives du tracé final de la ligne plus satisfaisantes pour la préservation de la biodiversité« , une « imprécision de la localisation des investigations préalables et des espèces protégées concernées« …Et plus généralement l’inaboutissement de la démarche ERC, Eviter / Réduire / Compenser. Voir le rapport: 2025-06-13b-01041_gpso_travaux_ligne_nouvelle_bordeaux-toulouse_avis_du_09_2025.pdf
En conclusion – Nous ne résistons pas au plaisir de vous faire constater ci-dessous à quel point le demandeur, SNCF réseau pour la Société de Projet du GPSO, fait preuve de légèreté administrative, pour ne pas dire d’irresponsabilité et de méconnaissance de la Loi; toutefois, précisons que le CADE, loin de ces complexités administratives à rebondissements, a une solution rapide et simple: que l’alternative de la modernisation de la voie existante soit enfin examinée sérieusement, ce qui rendrait caduque la ligne nouvelle envisagée et protègerait bien plus la biodiversité.
Lecture de la Conclusion du CNPN sur son avis défavorable à la demande de dérogation environnementale:
« Devant la complexité de l’évaluation de l’impact d’un tel projet sur la biodiversité, le CNPN attendait un effort de synthèse particulier de la part de SNCF réseau, en matière de caractérisation des impacts, de localisation des enjeux, de justification des mesures ERC, dont l’équivalence écologique et la localisation géographique des mesures compensatoires. C’est un dossier encore très inabouti qui a été adressé au CNPN.
La consultation des instances ne constitue pas un « ballon d’essai » : elle implique notamment des dizaines d’heure de travail bénévole par des experts, et davantage encore par les services de l’État.
Il semble que les avis déjà sollicités plus en amont, et les échanges avec les services de l’État, n’aient que trop partiellement été suivis d’effet par SNCF réseau.
Après lecture et analyse de la présente demande de dérogation à l’article L411-1 du code de l’Environnement, le CNPN émet un avis défavorable à la demande de dérogation, principalement en raison :
- du manque de précision de variantes alternatives du tracé final de la ligne plus satisfaisantes pour la préservation de la biodiversité ;
- de l’imprécision de la localisation des investigations préalables et des espèces protégées concernées, et de celle des mesures compensatoires proposées avec leur pertinence écologique, géographique et temporelle, avec les futurs et lourds travaux de construction de la ligne ferrée et ses annexes ;
- de l’incomplétude dans la réalisation et la formalisation de l’état initial (à consolider au demeurant) ;
- du manque de suivi des indications des services instructeurs et des incohérences induites dans la présentation des enjeux ;
- du défaut d’appréciation des enjeux locaux en présence et des impacts importants occasionnés par le projet ;
- d’une application inaboutie de la démarche E-R-C, tant sur l’évitement et la réduction (en dépit des fonctionnalités écologiques du secteur) que sur la compensation.
En l’état de ce dossier, le CNPN est en incapacité de pouvoir confirmer la possibilité d’atteinte de l’objectif d’absence de perte nette de biodiversité dans le cadre de ces investigations préalables, et estime que les conditions d’octroi d’une dérogation à la protection stricte des espèces ne sont pas réunies. »
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