Chasseur d’images à Ustaritz

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Publié le 23 février 2016

L’ environnement d’Ustaritz à travers l’œil d’un photographe, Krixtian Heilmann qui, depuis des années,  effectue le recensement de  la faune et la flore sauvages de notre commune.  Il a choisi notre blog pour présenter son remarquable travail.

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Ustaritz, ancienne capitale du Labourd, était à l’origine un petit village de campagne à vocation essentiellement agricole. Depuis quelques années, la population de notre village s’est vue quintupler, réduisant d’autant les espaces verts tels prairies, champs de culture, pâturages, landes, zones boisées et zones humides. Heureusement pour nous mais, également pour la faune et la flore, notre territoire est encore suffisamment vaste pour accueillir diverses espèces.

Un recensement des espèces animales et végétales sauvages

Épris de nature et de photo, je procède depuis ma mise à la retraite, à un recensement des espèces animales et végétales, sauvages, bien sûr, que nous rencontrons dans notre belle campagne.
Cette campagne dans laquelle, est englobée Arrauntz et Herauritz se divise en deux parties bien distinctes. Tout d’abord, la partie basse, celle du village d’Ustaritz à proprement parler avec les zones humides de la Nive allant de Villefranque à Halsou via Jatxou. Puis la partie haute dite des collines et des bois, limitrophe de Larressorre, Espelette, Souraïde, St Pée sur Nivelle, Arcangues et Bassussarry.
Notre faune, se compose de divers volatiles, mammifères, insectes et mollusques qu’ils soient citadins, aquatiques, champêtres ou forestiers. Idem pour la flore où croissent dans ces zones fleurs, plantes terrestres ou aquatiques, arbrisseaux et arbres.

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Des espèces animales en danger
Comme un peu partout en France et même dans le monde entier, certaines espèces sont en danger: déclin, voire disparition partielle ou totale . Contrairement à cela, d’autres font leur apparition et malheureusement bon nombre d’entre elles, inappropriées à nos territoires, sont nuisibles ou invasives. Les principaux responsables en sont bien sûr les humains mais également les animaux.
Reste maintenant à connaître les raisons de ces bouleversements mais, surtout à  y remédier si cela est encore possible.
Pour le règne animal comme pour le végétal, la cause principale tient à la réduction, voire la disparition de leur habitat. Urbanisation, déforestation, débroussaillage, assèchement des marais, utilisation intensive d’herbicides et de pesticides, etc..
Cependant, il y a encore plus grave à mon sens : le remembrement décrété par une loi de 1960. Cette loi avait pour but d’uniformiser les parcelles agricoles en supprimant les haies, les talus, les bocages et même le comblement des mares.
Les clôtures en fil de fer barbelé virent alors le jour obligeant de nombreuses espèces à l’exode voire la disparition. Si certaines s’adaptèrent à d’autres milieux comme les zones urbaines par exemple, ce fut un arrêt de mort pour d’autres.
Par chance, Ustaritz est encore un village vert et bon nombre de maisons et propriétés possèdent des parcs et jardins arborés, ainsi que des haies et buissons. Il n’en est malheureusement pas toujours de même pour certains grands ensembles qui ont vu le jour depuis peu.

Quelques espèces qui résistent
Dans ce recensement, figurent des espèces dont les populations sont stables mais, pour d’autres en déclin alors qu’à contrario, certaines sont de plus en plus présentes et prolifiques, voire invasives.
Voici quelques exemples notoires, en premier lieu côté faune.
Si l’hirondelle de cheminée et le martinet sont toujours présents, leur nombre est en constante diminution. La raison  est la disparition des étables et granges où ils construisaient leur nid.
Le moineau et le rouge gorge, citadins, ont vu parfois d’un mauvais œil l’arrivée de nombreuses espèces de passereaux victimes de l’exode cité plus haut. J’en veux pour exemple, les différentes mésanges, le merle, les pouillots, la grive, la tourterelle, etc., même si là, nous n’avons pas matière à nous plaindre car, quoi de plus agréable que le gazouillis de ces petites créatures? Créatures, qui ont d’ailleurs besoin de l’homme même si celui ci parfois peut lui être néfaste.
Autres satisfactions, le vautour fauve qui vient en bande planer majestueusement au-dessus de notre village et la palombe dont certains spécimens se sédentarisent jusqu’à même nicher dans nos bois.

AZZ_9196L’élanion blanc, dont un couple s’est reproduit en 2015 aux environs de la nouvelle ZAC de Pelen borda. Le chevreuil qui est le plus gracieux des animaux de nos forêts, même si certains voient là un prédateur. Et pour conclure, le héron garde bœuf qui comme son nom l’indique se plaît en compagnie de notre bétail.

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Cette embellie toute relative, n’est pourtant pas de mise pour d’autres espèces tels, le bouvreuil, la perdrix rouge, le lapin de garenne, le faisan, etc. pour lesquelles il est temps de tirer la sonnette d’alarme.
Du côté nuisible et invasif, nous est apparu le cormoran, ennemi juré des pêcheurs. Le sanglier, qui lui s’attire les foudres des agriculteurs au vu des dégâts qu’il cause dans les cultures. Le renard porteur de la rage mais, surtout destructeur de nichées d’oiseaux sauvages sans parler de nos poulaillers. Le ragondin, lequel en creusant des galeries dans les berges des cours d’eau, provoque des éboulements au risque d’inondations.
Mais comment oublier le frelon asiatique, qui  s’attaque à nos ruches détruisant leurs habitants et dont les piqûres peuvent être dangereuses pour l’homme ?
Pour conclure, ne voilà-t-il pas que l’écrevisse de Louisiane a fait son apparition ? Depuis longtemps présente dans les marais landais comme le Marais d’Orx, j’ai pu constater la présence de certaines dans le petit canal du chemin de Leihorra près du centre technique communal d’Ustaritz. Cette espèces destructrice de notre écrevisse dite à pattes blanches, n’hésite pas à sortir de l’eau nuitamment pour rejoindre un autre canal quitte à traverser une route ou un chemin.

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La flore sauvage menacée
Côté flore, même si je suis moins féru en botanique, notre commune est dotée de nombreuses espèces sauvages ou semi sauvages.
Outre de nombreuses fleurs des champs, l’on y rencontre diverses plantes aquatiques ou terrestres, des arbrisseaux, et une grande pépinière composée de multiples essences. Le chêne, le châtaignier, le peuplier, le frêne, le noisetier, l’érable négundo, le saule, le vergne et j’en passe, composent nos forêts comme nos zones semi urbaines et urbaines.
Là aussi, victimes de l’urbanisation, de l’agriculture et bien sûr du remembrement, certaines espèces ont subi le même sort que les espèces animales. Mais un autre facteur tout aussi important est à prendre en compte, le fauchage intensif des talus bordant les routes. Il est certain qu’à notre époque où la sécurité routière est primordiale, ces entretiens sont devenus de plus en plus nécessaires. Mais alors pourquoi, faucher aussi haut dans les talus ? Il en résulte que de nombreux arbustes tels les noisetiers sont sauvagement déchiquetés.

Des plantes invasives venues d’ailleurs
Parmi cette flore luxuriante, se trouvent de nombreuses espèces nuisibles mais, nous avons toujours fait avec. Il n’en est pas de même pour deux espèces nouvellement apparues sur notre territoire : la renouée du Japon et la jussie. Du genre invasives, il n’existe de nos jours aucun moyen à leur éradication si ce n’est l’arrachage manuel.
La renouée du Japon originaire d’Asie Orientale se rencontre principalement en bordure des cours d’eau, chez nous la Nive. Pouvant atteindre une hauteur de 3m, elle s’impose par rapport aux autres plantes, les éliminant tout ou partie. Elle se distingue par son mode de reproduction végétatif par ses rhizomes (racines). Un minuscule morceau de ces racines transporté par les crues est suffisant pour qu’elle prenne vie ailleurs.
La jussie, elle, venue des régions chaudes d’Europe et d’Amérique du Nord se rencontre dans les eaux stagnantes, tels lacs, mares et étangs. Sur Ustaritz, elle commence à envahir le petit canal allant de la minoterie à la station de captage d’eau. Cette plante, qu’une jolie fleur jaune vient orner en été, capte pour son seul profit la lumière et l’oxygène de l’eau au détriment de la faune et de la flore aquatiques.

Images et pédagogie
Après ce rapide petit exposé, vous découvrirez au fil des semaines un état des lieux agrémenté de mes propres photos des espèces animales comme végétales relatives à l’ environnement d’Ustaritz dans la rubrique « Photos de chez nous »( Faune, flore et paysages).
Pour chaque espèce , j’ai tenu, et cela en quelques lignes, à vous les décrire le plus précisément possible. Au gré de mes rencontres et des saisons, je compléterai régulièrement ce blog.
Pour terminer, me vient à l’esprit une question : qu’aurait été ce recensement il y a 30 ans et que sera t il dans 30 ans ?

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