Publié le 7 février 2016
Plusieurs riverains du canal du bourg, choqués par ce qui s’y passe, racontent.
« Ma famille vit depuis quatre générations au bord de ce canal qui, en fait, n’est pas un vrai canal mais un bras de la Nive. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, il a toujours été un régal pour les yeux.
Quand nous étions enfants, nous descendions avec notre grand-mère pique-niquer au bord de l’eau à l’ombre des arbres? Nous nous y baignions et nous avons fait beaucoup de canoë.
Ce cours d’eau était un des attraits de la maison et maintenant que je vois dans quel état tout est resté, quand je pense au désastre écologique engendré par cette destruction, mon cœur se serre et je ressens une grande peine……..et tout ceci pour le seul profit d’une entreprise qui veut construire des habitations……en zone inondable. »
La Nive à Xopolo dans les années 70.
Au premier plan, le canal.
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Souvenirs, souvenirs…
« C’était au temps, où…..
La plage ! elle faisait partie du quartier ! J’y ai, comme tant d’autres, appris à nager, avec une bouée.
La bouée ! une « chambre à air » rafistolée par Aita.
Le maillot ! une culotte, en laine rouge, tricotée par Ama.
Je devais avoir, 7-8 ans. Nous partions en petite bande, les après-midi d’été. Les parents nous faisaient confiance.
Nos maîtres-nageuses ! des grandes de Paris (2 sœurs) qui venaient régulièrement en vacances chez Mme Denis. Elles fréquentaient les piscines parisiennes, avaient gagné des compétitions, portaient de jolis maillots et un bonnet de bain. Elles nageaient avec l’aisance que nous n’avions pas. Elles synchronisèrent nos mouvements et nous donnèrent confiance.
La traversée de la Nive avec la bouée était plus facile, nous n’avions pas peur de sa profondeur. Le jour où nous atteignions le barrage, sans bouée, valait bien diplôme ! Et, nous entamions une seconde traversée pour conforter la première. Contentes et rassurées, nous regagnions la berge qui descendait alors en pente douce permettant aux vaches de venir s’abreuver. Nos affaires étaient rangées sous les platanes-parasols, bien étoffés depuis.
Du pont, nous admirions les grands garçons qui plongeaient dans le canal. Ils enjambaient la barrière, se bousculaient sur la pile et hop, ça faisait de grands ploufs et quelques secondes après, une tête apparaissait à la surface. Ouf ! j’étais soulagée. En revanche, nos amies parisiennes n’hésitaient pas à faire d’artistiques plongeons, sans bouée et au fond du canal, non, ce n’était pas pour moi.
Et puis un jour, j’ai eu 15 ans et à la suite d’une longue maladie, le médecin m’a interdit la Nive et ses eaux froides. Et toujours le même rêve. Si j’enfreignais l’interdit, un croc’odile m’attendait sur le barrage dont il occupait toute la longueur ! Je ne voulais pas que ce mauvais rêve devienne réalité, alors, je suis allée nager dans l’Atlantique, mais il me manque toujours le barrage, c’était ma sécurité.
« C’était au temps où…… la Nive «bruisselait », l’eau était encore limpide.
Aujourd’hui, l’eau est polluée, et les panneaux « LA NIVE » fixés aux extrémités du pont n’existent plus. Cette chère Nive, n’a pas résisté à la barbarie du XXIème siècle. Elle n’a plus de nom, le canal est engorgé, l’île décimée et nous avons été expropriés ! »
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« Ce canal était en fait un bras naturel de la Nive. Mais les pots de fer sont toujours plus costauds que les pots de terre. »
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« J’avais constaté avec plaisir ces jours derniers, les changements opérés afin de rétablir le canal. Je suis stupéfait des nouvelles d’aujourd’hui! Sur quoi peut bien se baser un tribunal pour condamner une association dont l’objectivité ne fait aucun doute? Le fait que Duhalde ait enlevé les roches qui bouchaient le canal n’est il pas la preuve qu’il savait avoir été trop loin? Nous sommes visiblement revenus au moyen-âge où certains ont tous les droits et d’autres n’ont qu’à se taire? »
Témoignages de riverains du canal de la Nive d’Ustaritz
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