Climatosceptiques et intérêts économiques

Santé-Ecologie
Publié le 25 février 2019
Pour cacher le réchauffement climatique, de sombres alliances en Europe
par Pinar Selek : Rebelle Santé mars 2019

Je viens de lire une enquête très intéressante qui déconstruit les schémas imaginaires selon lesquels les destructeurs violents de la nature sont loin de l’Europe, à l’instar de Trump.

Parlement européen

Cette enquête, effectuée par deux journalistes allemandes, Annika Joeres et Susanne Götze, nous permet de voir qu’en Europe, il y a des structures qui agissent contre la protection de la nature et notre santé. Mediapart a publié les résultats de cette étude qui nous montre comment les lobbys liés aux entreprises multinationales mettent au point diverses stratégies pour faire croire qu’il n’y a pas vraiment de réchauffement climatique.

Ils se disent « sceptiques ». Mon œil !

Comme ils ne peuvent pas nier ouvertement la réalité, ils essayent de la rendre douteuse, floue… Pour que le réchauffement climatique ne devienne pas une priorité publique avec, pour conséquences, des politiques publiques qui tentent d’y remédier.
Malheureusement, « ce petit mon­de a le vent en poupe », disent les deux journalistes, mettant en évidence leurs ressources économiques, sociales et politiques.

Menace urgente

« Le changement climatique est une menace urgente et, maintenant que tous les états doivent faire passer des lois importantes pour réduire les émissions de CO2 (contre les énergies fossiles, contre les automobiles polluantes, contre des vols nationaux, l’agriculture intensive…), les « sceptiques » se font entendre : ils veulent, avec leurs arguments absurdes, empêcher la société d’avancer » explique Annika Joeres. Merci à elle et à Suzanne Götze de nous avoir alertés sur ce qui se passe autour de notre santé, de notre vie, d’autant plus qu’on est juste avant les élections européennes.

En un mois d’enquête, les deux journalistes ont repéré les climatosceptiques « qui occupent des postes de responsabilités dans des groupes de pression à Bruxelles, siègent en tant que députés conservateurs et libéraux au Parlement européen, dirigent des associations professionnelles néolibérales et déterminent la politique climatique de tous les partis de droite en Europe ».
Les deux journalistes ont remarqué un point commun important entre ces « sceptiques» : ce sont principalement des hommes de plus de 60 ans : « Ils aspirent à un monde dans lequel personne ne se préoccupe de lois sur le changement climatique, ils ne veulent pas d’accords transnationaux tels que l’accord de Paris sur le climat et considèrent l’opinion scientifique dominante comme mensongère. »

Courage et intelligence

Bravo à ces journalistes courageuses ! Dévoiler les liens secrets des grandes puissances n’est pas simple.

Mais elles continuent à écrire et à parler…
Courageusement : « Il faut rapidement interdire le lobbying obscur au parlement européen, faire des lois fortes contre le réchauffement climatique et expliquer que ce changement de système serait bénéfique pour tout le monde : on vit mieux dans des villes sans voitures, on vit mieux avec une agriculture humaine moins polluante, on vit mieux avec moins de choses et des choses produites à proximité, on vit mieux avec des énergies renouvelables… »

*source : www.mediapart.fr/journal/international/121218/la-menace-climatosceptique…

Cette enquête a été soutenue par une bourse de la fondation Otto-Brenner et du fonds IJ4EU.

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