Publié le 3 février 2020
En février 2019, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a publié un rapport alarmant sur l’état de la biodiversité pour l’alimentation et l’agriculture dans le monde. En mai de la même année, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques a publié un rapport tout aussi alarmant sur le déclin de la biodiversité.
L’occasion de faire le point sur un exemple tangible de notre gestion de la biodiversité, celui des semences à la base de toute notre alimentation.
Depuis que nous avons pris conscience de l’érosion des ressources génétiques, il n’a été question que de limiter cette érosion, et non de contribuer à la production des ressources. Remise en contexte historique, une telle vision est intrigante et alarmante.
Une vision dynamique de la biodiversité
L’œuvre séminale de Charles Darwin a démontré que la biodiversité est dynamique. Le mécanisme de la divergence évolutive – par lequel les lignées s’écartent peu à peu des unes des autres et de leur racine commune – est progressif et continu. Le système entier est en perpétuelle évolution. La diversité existe à toutes les échelles (individus, variétés, familles), et toutes les lignées y contribuent. Une telle biodiversité dynamique résulte des actions combinées de l’émergence, de l’extinction et de la divergence des lignées.
Deux mécanismes sont impliqués dans la production de diversité : les entités (populations, variétés) doivent être suffisamment isolées pour se différencier (sous l’effet de la sélection naturelle et/ou de la dérive génétique), mais suffisamment d’échanges doivent subsister entre elles pour que leurs diversités génétiques ne s’appauvrissent pas.
Ainsi, la production de biodiversité résulte d’un subtil équilibre entre isolement et interconnexion. Cette vision dynamique nous oblige à intégrer le changement dans nos perspectives et à nous intéresser aux mécanismes de production de diversité plutôt qu’aux entités elles-mêmes.
Les agriculteurs producteurs de biodiversité
En quelques centaines de millions d’années, le processus naturel d’évolution a produit une multitude de formes vivantes, dont chacune possède des potentialités évolutives importantes. Pendant des milliers d’années, les paysans du monde entier ont cultivé certaines des plantes issues de ce processus, et en ont encore augmenté la diversité. Comment ont-ils fait ? En cultivant des espèces dans un cadre d’isolement et d’échanges, en cohérence avec la dynamique de production de biodiversité.
[Transition Écologique] La crise de la biodiversité est liée aux activités humaines : changement climatique, agriculture industrielle, déforestation, exploitation minière, pollution des pesticides aux plastiques…
Changement climatique et crise de la biodiversité : la dangereuse alliance
La disparition rapide et massive de nombreuses espèces terrestres doit alerter autant que les effets du changement climatique… d’autant plus que ces deux processus sont intimement liés.
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