Dans l’agenda de l’U.E.: le chlorpyrifos

Santé-Ecologie
Publié le 8 décembre 2019

Insecticides : les dangers du chlorpyrifos, produit toxique toujours utilisé dans l’UE

La licence du chlorpyrifos, qui fait l’objet d’une évaluation scientifique, pourrait ne pas être renouvelée fin janvier 2020. Si l’insecticide est déjà interdit dans certains pays européens, l’exposition se poursuit par le biais des produits importés. Des traces sont ainsi retrouvées dans les oranges, les pommes, la laitue… Et jusque dans l’urine des enfants et le cordon ombilical des femmes enceintes. (source: consoglobe 23 /06/2019)

Le chlorpyrifos est associé à des déficits de QI chez l’enfant, à des lésions cérébrales et à une augmentation de la fréquence de l’autisme chez les nouveaux-nés. Pourtant cet insecticide toxique est toujours autorisé dans certains pays de l’Union européenne.

Le chlorpyrifos, un pesticide dangereux et pourtant toujours utilisé

Après celui du glyphosate, y aura-t-il un autre scandale lié aux effets néfastes d’un produit phytosanitaire ? Le chlorpyrifos, un insecticide utilisé dans les cultures de fruits et légumes pourrait bien ne pas voir sa licence renouvelée fin janvier 2020, dans l’Union européenne. Sa précédente mise sur le marché de l’UE date de 2005 et pourrait donc être la dernière. Et selon Le Monde, la Commission européenne s’apprêterait à proposer son retrait pur et simple(1).

Une molécule de chlorpyrifos en 3D © ibreakstock

Et pour cause, le chlorpyrifos fait actuellement l’objet d’une évaluation scientifique menée par l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) dans le cadre de sa demande de ré-autorisation. Malgré de nombreuses indications sur sa toxicité, notamment sur le système nerveux central, plusieurs journaux européens, dont Le Monde en France, précisent que le produit est toujours très présent dans l’UE.

Une exposition indirecte via les produits importés

Si huit pays européens ont déjà interdit le chlorpyrifos pour un usage agricole, la France ne permet plus, depuis 2016, qu’une exception pour les épinards. Si l’exposition directe à cet insecticide est moindre, elle se poursuit par le biais des produits importés.

Pour rappel, le chlorpyrifos a été pulvérisé pendant près de cinquante ans sur les cultures pour éliminer pucerons ou chenilles, et même s’il n’est plus utilisé, il apparaît toujours aujourd’hui sous la forme de traces dans les oranges, les pommes, la laitue…

Et ce n’est pas tout, l’urine des enfants et le cordon ombilical des femmes enceintes sont eux aussi contaminés. Tout au long de ces années, les scientifiques ont prouvé les effets nocifs de cet insecticide, notamment sur le cerveau des enfants avec des séquelles irréversibles. Selon une étude publiée dans le Journal of clinical endocrinology and metabolism, ce produit vole même, en moyenne, 2,5 points de quotient intellectuel (QI) à chaque enfant européen.

Une augmentation de la fréquence de l’autisme et de lésions cérébrales chez des enfants

Pour l’évaluation scientifique en cours, l’Efsa s’intéressera à la neurotoxicité de la substance, en incluant au débat une autre étude récente réalisée aux États-Unis et publiée en mars 2019 dans le British Medical Journal(2). Selon Le Monde, ces travaux scientifiques « montre une augmentation de la fréquence de l’autisme et de lésions cérébrales précoces chez des enfants exposés au chlorpyrifos avant et après la naissance ».

© Adriana Kirihara

Cela rappelle le scandale du glyphosate. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l’OMS, classait ce pesticide dans la catégorie « cancérogène probable » pour les humains. Mais ces conclusions ont rapidement été infirmées par plusieurs agences européennes. Malheureusement ce désherbant, longtemps connu à travers le Roundup, produit phare de la firme américaine Monsanto, a été utilisé par les agriculteurs européens depuis plusieurs dizaines d’années.

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