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« ISF vert », endettement : le gouvernement veut bien décarboner… mais sans se faire cartonner (source Marianne)

Agriculture/Environnement Santé-Ecologie
Publié le 4 juin 2023

« Planification écologique ». Cette paire de mots, prononcée à Marseille entre les deux tours de la présidentielle par le président-candidat Emmanuel Macron, présente toutes les vertus possibles. L’expression fleure bon le « volontarisme » gaullo-communiste des années de la reconstruction et caresse dans le sens du poil les écolos comme les mélenchonistes, à l’origine de ladite formule. Seulement voilà, comme avec toutes ces martingales politiques, censées cocher toutes les cases électorales, le plus dur consiste à passer de la parole aux actes.

Le rapport sur le financement de la transition écologique, présenté par l’économiste Jean Pisani-Ferry et l’inspectrice générale des finances Selma Mahfouz, offre justement des solutions clé en main à Emmanuel Macron … mais révèle au grand jour l’impuissance politique du Président. Que proposent ces deux grosses têtes ?

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UN « ISF VERT » INENVISAGEABLE POUR LE GOUVERNEMENT

Première piste : instaurer un « ISF vert ». Voir un économiste du très mainstream think tank bruxellois Bruegel penser à taxer les plus riches pour refroidir l’atmosphère – chauffée par leurs allers-retours en avion- et à rétablir un impôt supprimé par Macron lors de son premier mandat mérite quelques applaudissements. Mais, en bon élève social-libéral, Pisani-Ferry y va mollo.

Il préconise 5 milliards d’euros par an. Une paille au regard des sommes nécessaires pour assurer la transition évaluées à 67 milliards entre aujourd’hui et 2030. Et pas grand-chose, à l’aune des sommes épargnées pendant le covid par les plus fortunés (environ 100 milliards d’excédent pour les 20% les plus riches). Mais, déjà trop pour le gouvernement, comme emprisonné par sa promesse de ne pas augmenter les impôts même pour la cause environnementale. Conclusion : impossible.

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PAS D’IMPÔT… MAIS UN EMPRUNT ?

Deuxième piste : s’endetter pour financer la transition. Forcément, l’Etat doit mettre la main à la pâte pour isoler les bâtiments, pour aider les transports à prendre la route du bas carbone, pour inciter l’industrie à produire plus vert … Bref, de quoi lester un peu plus l’ardoise publique : selon les savantes projections des auteurs, la dette devrait augmenter de 9 points de PIB (passer de 110% à 119% de la richesse nationale) en 2035 à la suite de ces nouvelles et vertes dépenses. Si le levier fiscal fait tiquer l’électorat macroniste, l’instrument de l’endettement flanque une peur panique du côté de Bercy. Avec un passif public record, le Ministre Bruno Le Maire craint de voir les marchés malmener les emprunts d’Etat français et exiger des taux d’intérêt très élevés. Aujourd’hui, pas si rapiats, ils prêtent à 3% quand l’inflation en zone euro tourne autour de 7%. Mais demain, si le Trésor public les sollicite davantage, même pour une cause écolo, ils pourraient bien se montrer très gourmand. Conclusion : impossible.

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