Lactalis visé par une information judicière pour « escroquerie »

Santé-Ecologie
Publié le 2 novembre 2019
Serval, une PME cliente de Lactalis, accuse le géant laitier de lui vendre depuis plusieurs années un lactosérum, substance présente dans l’aliment d’allaitement de certains animaux, issu « de mélange et non de vache ». Une information judiciaire a été ouverte ce mercredi 23 octobre pour « escroquerie et falsification de denrées alimentaires ». Source: Marianne (23/10/2019)   

Après le lait contaminé, voici Lactalis mis en cause dans une nouvelle affaire. Une information judiciaire visant le géant laitier a été ouverte ce mercredi 23 octobre après une plainte déposée auprès du parquet de Rennes par l’un de ses clients, la société Serval, pour « escroquerie et falsification de denrées alimentaires ».

Serval, société spécialisée dans l’aliment d’allaitement pour veaux, agneaux et chevreaux, s’est constituée partie civile fin mai 2018 pour « escroquerie, falsification de denrées alimentaires et tromperie sur la nature, l’espèce, l’origine, les qualités substantielles, la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises », a indiqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, confirmant les informations de Challenges.

Depuis plusieurs années, la PME achète à Lactalis, propriété de la famille Besnier, du lactosérum, une substance qui permet d’augmenter le taux de protéine de ses produits afin d’assurer la bonne croissance des jeunes animaux. Après des plaintes d’éleveurs constatant des problèmes de croissance au sein de leurs cheptels, Serval a fait procéder à des analyses. Le procureur de la République de Rennes en relaie les résultats : « Aux dires de Serval, la marchandise qui lui est livrée depuis plusieurs années est un lactosérum de mélange et non de vache. En outre, ce produit serait composé de lactosérum et de perméat, sous-produit laitier d’un taux de protéine nul et contenant une faible proportion de matière azotée non protéique, la principale étant l’urée’« .

UN LITIGE « PUREMENT COMMERCIAL », BALAIE LACTALIS

Selon la partie civile, « cette manipulation permet de comprendre pourquoi le taux de protéine d’un lactosérum de mélange, qui aurait dû être de 13 à 14%, était abaissé à 11 % par l’effet de l’introduction du perméat et surtout d’un coût de revient dérisoire permettant à Lactalis de s’assurer une marge très importante« , a encore expliqué le représentant du ministère public.

« Le litige opposant Serval à Lactalis Ingrédients est purement commercial et Serval instrumentalise la justice pénale pour tenter de le régler à son profit« , riposte Lactalis. Le groupe souligne par ailleurs que le procureur de la République n’avait « pas donné suite à la plainte de Serval » dans un premier temps, obligeant Serval à saisir un juge d’instruction.

« En mars 2017, la société Serval a sollicité, sur un plan civil, la désignation d’un expert judiciaire portant sur la qualité du lactosérum vendu en 2016. Serval n’a pas répondu aux demandes de communication de pièces faites par l’expert judiciaire et a fait le choix de mettre un terme à l’expertise judiciaire qu’elle avait elle-même initiée préférant initier une procédure pénale« , insiste encore Lactalis.

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