Publié le 5 février 2020
Lorsque tombe la nuit et qu’elles parsèment le paysage de leur bioluminescence, les lucioles et les vers luisants offrent un spectacle véritablement magnifique. Cependant, cette magie de la nature est en sursis. Le développement de l’urbanisation, la déforestation, l’usage de pesticides et la pollution lumineuse sont autant de facteurs contribuant au déclin progressif des lucioles partout à travers le monde. Et récemment, le signal d’alarme concernant leur extinction a été déclenché par le Groupe de Spécialistes des Lucioles de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
Les lucioles sont en grande difficulté, de nombreuses espèces étant menacées d’extinction en raison de la perte d’habitat et de l’exposition aux pesticides, selon le premier examen majeur de leur statut mondial. Leur luminosité naturelle est également étouffée par la pollution lumineuse artificielle, rapportent des chercheurs dans la revue BioScience.
Plus de 2000 espèces de lucioles — qui sont en fait des coléoptères — illuminent les zones humides, les marais, les prairies, les forêts et les parcs urbains du monde entier. Quelques-unes, comme Photinus pyralis aux États-Unis, semblent prospérer. « Ces insectes peuvent survivre à peu près n’importe où » déclare Sara Lewis, biologiste à l’Université Tufts dans le Massachusetts.
Mais d’autres variétés — des vers luisants du sud de l’Angleterre aux lucioles synchrones de Malaisie, en passant par le fantôme bleu des Appalaches, qui attirent tous les deux les touristes — sont en train de s’éteindre à cause des activités humaines. « Certaines espèces sont particulièrement touchées par la perte d’habitat car elles ont besoin de conditions spécifiques pour achever leur cycle de vie ».
L’urbanisation : un facteur majeur dans la disparition des lucioles
La luciole malaisienne (Pteroptyx tener), par exemple, vit pendant sa phase larvaire dans les mangroves riveraines, dont beaucoup ont été arrachées pour faire place à des plantations de palmiers à huile et à des piscicultures.
Le ver luisant (Lampyris noctiluca) a un autre problème : les femelles sont incapables de voler, ce qui signifie qu’elles ne peuvent tout simplement pas partir vers un nouvel emplacement lorsque leur habitat est détruit par une banlieue, une culture agricole ou une route de campagne.
La déforestation, la construction de nouveaux logements et la pollution lumineuse, dans le cadre d’une urbanisation exponentielle, sont les facteurs principaux de la disparition des lucioles. Crédits : Sara M Lewis et al. 2020
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