Réseau ferré: la Région Nouvelle Aquitaine invitée à faire des choix

Santé-Ecologie
Publié le 22 octobre 2019

Dans un rapport sur la gestion des TER, la chambre régionale des comptes recommande à la Région Nouvelle-Aquitaine de choisir entre la remise en état du réseau en service et la réouverture de la ligne Pau-Canfranc chère au président.

Dans un rapport sur la gestion des TER, la chambre régionale des comptes recommande à la Région Nouvelle-Aquitaine de choisir entre la remise en état du réseau en service et la réouverture de la ligne Pau-Canfranc chère au président.

L’État du réseau ferré de Nouvelle-Aquitaine est dans un état alarmant. Cela fait longtemps que le conseil régional le déplore. Cette fois, c’est la chambre régionale des comptes qui le dit.

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Un rapport sur les transports express régionaux (TER) présenté en séance plénière ce lundi 21 octobre 2019, dresse un constat inquiétant : dans la plus vaste région de France aux 2.200 km de voies ferrées dites de proximité, le coût de la remise en état du réseau est évalué à plus de 1,1 milliard d’euros dont 625 millions à réaliser en urgence dans les cinq ans sur les 725 km de ligne les plus dégradées. D’autant que la hausse de fréquentation des TER observée depuis 2017 grâce à l’effet TGV en ex-Aquitaine masque la baisse de la fréquentation de ces dernières années.

La Région a déjà mis la moitié de la somme sur la table. L’État n’est toutefois pas prêt à faire le même effort financier.

« Définir des priorités »

Pour la chambre des comptes, le «  désengagement du gestionnaire du réseau (SNCF Réseau) de l’entretien du réseau ferré régional, le refus de la Région de toute fermeture de lignes ou de gares pour ne pas ajouter aux inégalités géographiques entre territoires » et le manque de moyens financiers « l’obligeront forcément à définir des priorités ».

Dans le viseur des « sages » : le projet de réouverture de la ligne transpyrénéenne Pau-Saragosse, entre Bedous et Canfranc, très chère au président du conseil régional. Leur rapport précise que la Région devra faire des choix.

Dans le rapport provisoire, la chambre allait jusqu’à se demander si ce projet n’était pas « de nature à contrarier » la stratégie globale des TER en Nouvelle-Aquitaine : « L’importance des fonds à mobiliser pour ce projet atypique ne serait-elle pas de nature à générer un effet d’éviction sur le financement des besoins urgents très importants d’ores et déjà identifiés en matière de régénération des lignes TER existantes. »

Attaqué en séance plénière, ce lundi, Alain Rousset a défendu le projet : « Est-ce que Pau-Canfranc oblige à décaler les autres travaux ? Pas du tout ! Je vous défie de me donner la moindre opération qui aurait été décalée à cause de Pau-Canfranc. »

« Un fort mécontentement des usagers de Poitou-Charentes »

Conséquence de la fusion du Poitou-Charentes avec l’Aquitaine et le Limousin le 1er janvier 2016, l’harmonisation de la politique tarifaire des TER « s’est accompagnée d’un fort mécontentement des usagers de Poitou-Charentes qui ont vu pour certains le coût de leur abonnement renchéri à cette occasion (multiplié par deux voire trois dans certains cas) », observe la chambre des comptes. La Région fait valoir qu’une « extension à l’ensemble du territoire de la tarification antérieure du Poitou-Charentes, favorable car ne prenant pas en compte la réalité des kilomètres parcourus, n’aurait pas été soutenable financièrement ». La tarification avantageuse pratiquée avant la fusion n’empêchait pas la fréquentation des TER de baisser. Elle augmente globalement en Nouvelle-Aquitaine depuis 2017.

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