Verre consigné

Eco-gestes Santé-Ecologie
Publié le 16 novembre 2019

 

Verre consigné : “On vise les boissons produites et consommées localement”

Justine Roux, médecin-urgentiste à l’hôpital de Bayonne, porte un projet de transition écologique à l’échelle du territoire sud Aquitaine : la consigne de verre pour réemploi.

( Mediabask:par  ANAIZ AGUIRRE OLHAGARAY 15/11/2019)
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Dans l’Etat français, la collecte séparée du verre représente plus de 2 millions de tonnes par an. (Source : Ademe) © Bob EDME

C’est à l’occasion du village Alternatiba de Bayonne, en 2018, que Justine Roux a eu le déclic. Médecin-urgentiste au Centre hospitalier de la côte basque, elle a décidé de se mettre « à temps plus que partiel » afin de se consacrer à son nouveau projet : la mise en place d’une filière locale de consigne de verre en réemploi. « Je me suis rendu compte que je pouvais incarner une alternative », raconte la jeune femme originaire de la région Centre.

Ailleurs dans l’Hexagone, d’autres projets similaires ont été mis en place. Des exemples concrets sur lesquels Justine Roux et son coéquipier Jérémie Bude peuvent s’appuyer. Les deux porteurs de projet sont accompagnés grâce au programme Tranz’eko de l’Ademe Nouvelle-Aquitaine, via le Conseil de développement du Pays Basque.

« On parle de réemploi, pas de recyclage » précise Justine. Le réemploi consistant à réutiliser l’objet pour la même fonction, tandis que recycler implique de détruire l’objet pour en faire peut-être quelque chose d’autre.

La pratique de la consigne de verre « a décliné dans les années 70-80, avec l’avènement du plastique » explique Justine. Dans la distribution des boissons, « c’est sur le transport que l’impact est le plus négatif ». D’où la « pertinence » pour des raisons écologiques de considérer un périmètre entre 200 et 250 km entre le lieu de collecte et l’usine de lavage. C’est pourquoi le projet de Justine ne se réduit pas au seul Pays Basque Nord, mais prend également en compte le Béarn et le sud des Landes. « On vise les boissons produites et consommées localement », ajoute-t-elle.

Concertation avec les producteurs

Première étape : mettre en réseau producteurs, distributeurs, points de vente, collectivités… pour « sentir l’adhésion » et étudier la faisabilité du projet. « Et à terme, de disposer de notre propre unité de lavage », même si dans un premier temps, une phase de test serait envisagée ailleurs.

Un projet comme celui-là « ne peut pas démarrer petit puis grossir ». L’échelle industrielle, souligne Justine, est inévitable. « Pour atteindre un équilibre financier, il faudrait laver entre 1 500 000 et 2 millions de bouteilles » estime-t-elle, même si le chiffre peut varier en fonction de chaque territoire. Dans l’Hexagone, il ne reste plus que « quatre ou cinq » usines de lavage, la plus proche du Pays Basque étant située à Bordeaux.

Le premier comité de pilotage organisé au mois de septembre par les deux porteurs de projet a réuni une vingtaine de participants. « Tout le monde est favorable à l’idée » dit Justine. Problème : les freins techniques liés à l’emballage lui-même suscitent quelques réticences. « Peu sont favorables à l’uniformisation des bouteilles. De plus, il ne faut pas qu’il y ait de surcoût. Car il s’agit avant tout d’une filière économique, donc il faut que ce soit rentable pour eux ».

Justine Roux lance un appel à tous les acteurs de la filière afin qu’ils rejoignent sa démarche, car elle met un point d’honneur à « travailler en concertation ». Au Pays Basque, certains producteurs de boissons ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt.

Contact : consigne.sudaquitaine@gmail.com / 06 81 65 39 98

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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