Le projet HERCULE, démantèlement du Service public de l’Energie

Santé-Ecologie Ustaritz
Publié le 30 janvier 2021

*1 Des mobilisations partout en France, et un appel citoyen que nous relayons; en effet, à maintes reprises, lors de diverses concertations avec RTE (Réseau Transport Electricité), notamment sur celle de l’interconnexion sous marine dans le golfe de Gascogne, nous avons été amenés à souligner nos inquiétudes sur l’avenir du service public d’électricité. Le courrier que nous publions ci-dessous est une pièce à ajouter au débat qui devient de plus en plus aigu.

Les organisations signataires de ce communiqué s’opposent au projet destructeur « Hercule » de scission du groupe EDF en 3 entités (lire plus bas le texte, et sur ce lien, appuyer la demande de débat public). Pour un véritable service public de l’énergie ! – (convergence-sp.fr)

*2 Le compte rendu ci-dessous fait partie des fiches associées au dossier de la fédération Mines-énergies de la CGT concernant les projets de scission d’EDF par le gouvernement. (avec ce commentaire de P. Le Brun: « rappeler que l’énergie, comme malheureusement beaucoup d’autres secteurs est, pour les banquiers (…), surtout une question de faire de l’argent.  Une centrale nucléaire neuve, ce sont des contrats juteux pour BOUYGUES, FRAMATOME et … Général Electric qui vient d’avaler ALSTOM. Pour ces gens-là, le service public, la santé, l’environnement et même l’équilibre financier final pour EDF publique, c’est vraiment secondaire … ») https://mm1.fnme-cgt.fr/upload/page/document/conf-de-presse-fiche-4-1.pdf

Le projet « Hercule », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière. Logique initiée avec la déréglementation imposée par l’Union européenne et conduite par les gouvernements successifs : la facture des usagers a flambé, les investissements nécessaires sur l’outil productif ne sont plus assurés, la péréquation tarifaire est menacée alors que c’est un élément essentiel à notre démocratie. Nous exigeons que soit effectué le bilan financier, humain, écologique des directives de déréglementation du secteur de l’énergie.
A l’unisson de l’ensemble des fédérations du secteur de l’énergie et des personnels du groupe EDF, ainsi que de plusieurs confédérations, nous demandons au Président de la République de renoncer au projet « Hercule ».
Puisque l’avenir énergétique du pays est intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques du pays fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique avec l’ensemble des citoyens : que l’on soit usager, salarié du secteur ou élu, l’énergie est notre bien commun !
Toutes et tous doivent se mobiliser avec l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques (aux niveaux national et local) pour la défense et le développement du service public et la promotion de ses valeurs.
Toutes et tous ont vocation à converger pour se mobiliser dans le cadre collectif créé ce jour : le Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! ».
Ce collectif a vocation à sensibiliser et mobiliser les usagers, les élus et les salariés du secteur en vue d’établir de fortes convergences.
La nécessaire transition énergétique et l’accès à tous de l’énergie, imposent de structurer les services d’efficacité et de performances énergétiques permettant de gérer collectivement nos ressources dans le seul souci de l’intérêt général et de la réponse aux besoins de nos concitoyens.
Le débat public, que nous demandons a vocation à dépasser le seul cadre du groupe EDF et à intégrer l’ensemble des filières du secteur de l’énergie, au-delà de la seule électricité, en vue de jeter les bases d’un véritable grand service public de l’énergie.
Un service public de l’énergie répondant, notamment :
• aux besoins de l’ensemble des usagers, en premier lieu les plus précaires, et des territoires, y compris les plus fragilisés ; le droit à l’énergie, droit fondamental et essentiel, doit devenir pleinement effectif pour toutes et tous, partout ; l’égalité de traitement des usagers, la péréquation tarifaire et la tarification réglementée doivent être pérennisées.
• aux défis de la précarité énergétique qui touche près de 5,5 millions de ménages (3 500 000 ménages déclarent souffrir du froid dans leur logement),
• aux besoins d’investissements considérables de l’indispensable transition énergétique et écologique,
• à la nécessité d’un développement durable : assurer notre indépendance énergétique, consolider et développer un modèle énergétique pilotable et respectueux de l’environnement, diversifier nos sources d’énergie en investissant dans la recherche et le déploiement d’énergies renouvelables, répondre aux enjeux du réchauffement climatique,
• aux attentes légitimes des personnels du secteur de l’énergie en matière de conditions de travail et d’exigence de qualité du service rendu aux usagers.
Pour atteindre ces objectifs, il faut renoncer aux politiques strictement financières de libéralisation et de privatisation mais, au contraire, faire le choix d’une maitrise publique complète du secteur de l’énergie.

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